A la ronde

La ronde des formations continue.

Dire qu'il a fallut que je me batte pendant 2 ans, avec mon ancien directeur, pour un bout de formation en management et là c'est déjà la 4ème qui se termine en 6 mois.

Les 2 dernières étaient à mon goût les plus passionnantes: juridialogue et prévention des agressions.

Ou comment embaucher et comment gérer l'agressivité.

Cela m'a donné envie de me spécialiser dans les ressources humaines. Surtout qu'avec mon bagage, je peux tenter un congé de formation pour passer un DESS dans ce domaine.

Ma famille me tanne pour que je me lance à l'eau. Mais aurais-je encore la patience de m'adapter? Me retrouver avec des "djeunes", bien loin de leurs préoccupations finalement, à bûcher à fond pour saisir cette chance.

Est-ce que je serais encore capable de passer des heures sur une chaise moi qui suis tellement habituée à ma liberté de mouvement?  Est-ce que j'arriverais à supporter de ne pas pouvoir poser toutes les questions qui me passent par la tête, parce que coincée dans la masse opaque et cérébralisante d'un amphi?

Est-ce que j'ai vraiment envie de devoir à nouveau me vendre? 

Est-ce que je serais encore capable d'être Une alors que j'ai tellement l'habitude d'être Nous?

Et puis il y a eu la formation de prévention des agressions. Parce que Superboss trouve que je ne suis pas assez trouillarde (?).Que je suis trop réactive.

Tout ça parce que j'ai failli me prendre un coup de boule avec un client il y a 3 semaines. Parce qu'il était hors de question que je me rabaisse face à son agressivité et à sa violence.

Le formateur a été étonné lorsque je lui ai dit que les insultes ne me touchaient plus et que je n'avais pas peur des coups. Il trouve cela malsain, il pense que c'est dangereux de perdre la notion de peur.

Les coups et les insultes je connais, on ne pourra plus me faire de mal avec ça, si je dois me prendre un coup et bien je le prendrais et alors? La douleur ça passe et les mots ça s'efface lorsqu'ils viennent de personnes qui ne vous sont rien.

Ce qui m'a scié sur place c'est les tests de découverte de soi.

J'ai ainsi appris que j'étais majoritairement agressive (potentiel d'agressivité 9,5/15), confrontante et persuasive et que j'avais 0 en catégorie position de fuite (11/15 de stratégie offensive).

Par contre, je suis trop transparente (3/15 de réservoir de manipulation)  mais ça je le revendique haut et fort, j'ai toujours détesté mentir ou essayer d'obtenir des choses des gens à leur insu. Du coup, je suis un peu brut de décoffrage, lorsque j'ai quelque chose à dire je le dis, après on discute ou pas...

J'ai surtout appris que gérer un conflit c'est laisser l'autre parler le plus possible, de manière à ce que ce soit par son propre raisonnement qu'on l'amène à son point de vue.

  Je vous entends crier d'ici! Non ce n'est pas de la manipulation, c'est de la mise en perspective! C'est tout le  contraire de mon attitude habituelle. Généralement je suis cool, arrangeante, je tente de trouver des compromis mais au bout d'un moment trop c'est trop, lorsque j'ai manifestement affaire à des personnes de mauvaise volonté ou de mauvaise foi, je deviens tranchante.

L'une de mes vipères de couloir (il y en a dans toutes les boîtes malheureusement) dit que je suis une garce déguisée en ange sans doute parce qu'elle "a poussée le bouchon un peu trop loin Maurice..." dernièrement, à ses frais.

Cela m'a attristé de me découvrir aussi antipathique finalement.  Moi qui avait l'impression de plutôt bien maîtriser ma vie, je m'aperçois que je suis sans doute trop directive, j'attaque avant d'être attaquée. Mes amis de collège ne retrouveraient certainement pas aujourd'hui la souris timide que j'étais à l'époque.

Mon changement de poste sera effectif à compter de juillet. Finie la technique, je serais en charge des formations internes.

Je vais également avoir comme challenge la mise en place de la cellule de prévention aux risques d'abus de jeux. Rien n'existe actuellement, tout est à créer du recrutement aux formations et à la mise en place de procédures et de référents.

Bien sûr, j'ai accepté avec plaisir ce changement de cap. Avec seulement 2 exigences que je dois revoir avec mon Superboss:

1. Passer proprement le relais à mon collègue. J'ai fait des promesses à Vincent, mon bras droit. Notamment, de lui apporter tout mon soutien dans sa prise de fonction, d'être là pour l'aider à assoir son nouveau statut aux yeux de tous et surtout aux yeux de l'équipe.  Il est hors de question que mon départ signe pour lui 1 mise sous tutelle voir un dénigrement de son rôle à la tête du service. Je fais très peu de promesses car je mets un point d'honneur à les tenir et il est hors de question que je perde Vincent parce que son nouveau chef sera trop imbu de ses nouvelles responsabilités pour reconnaître ses qualités.  Il est hors de question que je laisse quiconque faire subir à Vincent les vacheries que j'ai enduré lorsque j'ai débuté dans ce poste.
2. Continuer à gérer une équipe même avec un effectif moins important. Je ne veux pas perdre cette relation sur le long terme que l'on peut entretenir avec une équipe. Peut-être chaperonner le service accueil/sécurité puisque il aura un rôle primordial en rapport avec la détection des abus de jeux que je dois mettre en place. Surtout que le responsable actuel (à double casquette comme nous tous) est de plus en plus pris par son poste d'opérateur avec le durcissement de la réglementation et qu'il patauge dans la semoule question RH.

Enfin tout cela est encore à discuter.  Le premier pas est amorcé, je part en formation Jeux de Table le 23 à Dinard. Ainsi j'améliore ma connaissance des Jeux et je pourrais amorcer aussi les discussions sur les moyens de détecter les clients en abus.

Chérichéri fait un peu la gueule pour une fois que l'on avait un week-end prolongé en commun...mais sinon ça reporte ma formation à septembre et je préfère la faire maintenant tant que de son côté ça va à peu près.

Le chemin sera encore long vers la sérénité mais comme le dit cette phrase honteusement pompée dans un autre blog "Je prends de l'avance en prenant du recul, parce que prendre du recul c'est prendre de l'élan".