Ying Yang et l'Arc-En-Ciel

Des mots pour une amie en peine

Il s'agit d'une communication privée à l'origine.

Au fil des mots, au fil de cette pelote de peines que l'on déroule parfois, j'ai eu envie de la laisser filer ici aussi, parce que la parole est acte, parce que la parole est protection, parce que la parole est baume et soulagement à la fois.

"Ils sont tellement forts pour nous culpabiliser.

Aujourd'hui, j'ai dû jurer sur la tête de ma mère (rien que ça) qu'il n'y a personne d'autre dans ma vie. Cela m'a été facile puisque c'est l'entière vérité mais, en même temps, j'ai trouvé cette scène si ridicule.
 
Loulou a gardé certaines relations malsaines et me fait surveillé lorsqu'il n'est pas là (écoutes téléphoniques, surveillance du blog, surveillance de la maison...)

Une autre forme d'emprise, j'ai appris à biaiser, non que j'ai quoique ce soit à cacher mais je me dis que si un jour, il doit m'arriver quelque chose, certains seront au courant de ce que je vis.

C'est aussi à cela que me servent les notes de mon blog, à exposer au grand jour car il sait que certains de mes amis ont l'accès à mon blog EUX (lol) et que l'on en parle en dehors des commentaires afin de ne pas lui mettre la puce à l'oreille car je sais qu'il lit ou me fait lire par d'autres.

Il est parti pour 4 jours et j'appréhende énormément son retour.

Lundi, nous avons une amie, Solène, qui vient manger à la maison et je sais que je vais encore en prendre pour mon grade, car cela ne le dérange absolument pas, d'étaler notre vie privée (et même plus) en public.

J'en suis même à me demander si je ne vais pas inviter une copine à moi, de la ville voisine, qui n'a pas son pareil pour le remettre à sa place, histoire d'avoir une soirée tranquille.

Même si je sais que, si elle prends la parole, je vais avoir le droit à une remontée de bretelles après leur départ, pour ne pas l'avoir défendu.
Mais je me dis que ce sera moins pire (mouaif) que de me faire ridiculisée devant Solène, qui est aussi une de mes collègues de travail.

J'ai envisagé un temps de me lancer dans une reconversion pour changer de boulot, pour m'éloigner de ce travail où nous avons gardé des relations communes, pour reprendre les rênes de ma vie en main.
Mais cela impliquerait de me consacrer à moi, à mon évolution, à ma vie et cela il ne le supportera pas de devoir passer après une formation, après un stage.

Alors je patiente, en rongeant mon frein car je sais qu'il faut absolument que pour début 2008, j'ai réglé le "problème Loulou", que j'ai tourné la page.
Je ne pourrais pas supporter, plus longtemps, de mettre ma vie entre parenthèses, de vivre au jour le jour, dans la crainte de son humeur ou de ses états d'âme.

Il me culpabilise énormément en me faisant du chantage au suicide, en me disant que le rejeter c'est le pousser à retourner avec son ex-femme et à être malheureux, à être sacrifié sur l'autel de mon égoïsme et de mon incapacité à avoir une relation sentimentale suivie (c'est son jugement).

Mais j'en arrive à un tel point d'usure que même en l'aimant je n'arrive plus à souhaiter son bonheur, ni le mien.

Je crois que nous avons affaire à des personnes toxiques que, malheureusement, notre destruction ne rendra pas plus heureux.
Puisque, à leurs yeux, nous en seront les seules responsables, nous seront toujours pour eux les seules faibles, les seules lâches finalement... le négatif de leur positif"

Et pourtant :

Je crois en notre droit au bonheur, en notre capacité à créer du beau de la poussière et des larmes.

En miroir la fée??

Loulou a la manie énervante de me parler de ses conquêtes féminines potentielles.

Une telle (prénommée Julie)qui est tombée par hasard sur lui! Après avoir fait un détour de 2 étages (un trou spatio-temporel sans doute!) pour finalement atterrir devant son poste pour lui dire bonjour.
Pas n'importe quelle Julie, non celle qui est exactement comme moi ( intellect et surtout physique of course) à un détail près... sous-entendu la poitrine bien sûr, puisque j'ai toujours complexée là-dessus.

Et puis telle et telle blondasses, les deux chaudasses de son lieu de travail, qui viennent lui faire du gringue mais bon c'est normal: il est "le seul homme viril" du coin, pas un "espèce d'endimanché en costume-cravatte qui se la pète" dixit Loulou.

Et puis, encore, telle ex qui est passée "par hasard" et en a profité pour lui laisser son numéro "au cas où", au cas où je mourrais subitement peut-être? Ah mais non, c'est vrai que, subjugué par sa conversation, il a oublié de lui dire qu'il était en couple!

Mais, grand dieu, pas la peine d'en faire une crise, "pour le moment" il ne l'a pas rentré dans son portable!

Après le lui avoir dit gentiment une première fois, après lui avoir expliqué que cela ne me faisait pas plaisir ce type de récit, après avoir essayer de lui faire comprendre ce que ça me faisait, j'ai tenté la contre-offensive.

Mais tu sais moi aussi, je me fais draguer. Sauf que moi, je ne passe pas mon temps à te le raconter. D'ailleurs, tiens rien qu'aujourd'hui, j'ai un charmant jeune homme qui m'a invité à déjeuner, après qu'il se soit renseigner auprès d'une de mes assistantes sur mes horaires.

De toute façon, vas-y (agressif) écartes les jambes et quand il t'aura fait son numéro de charme et obtenu ce qu'il veut tu viendras pas pleurer!

Mais je l'ai envoyé promener gentiment. Je ne laisse pas de doute moi!

Ben en tout cas, MOI, je ne t'ai pas encore tromper POUR LE MOMENT. J'ai même pas embrasser quelqu'un d'autre MOI!
Sous-entendue, la fameuse soirée du premier de l'an, où je me suis retrouvée avec un cacheton dans mon verre (j'étais pas la seule)! Et où un jeune homme en a profité pour m'embrasser. Ce dont je n'ai aucun souvenir d'ailleurs mais bon, c'est le but du cacheton!

J'ai vu rouge, je lui ai demandé de partir. Il m'avait fait une promesse, de ne plus jamais me reprocher cette soirée et ce malheureux bisou où je n'étais pour rien.

Et là c'est parti en live. En plus, il s'entête dans ces cas là, au lieu de me laisser me calmer toute seule dans mon coin, dans la cuisine, non il faut qu'il me suive, qu'il insiste, qu'il ait encore le dernier mot.

Ah ça ne lui a pas plût l'idée que moi aussi je me fasse draguer.
Ca a été si loin qu'à un moment, c'était presque moi qui provoquais les hommes et qui finalement n'attendais qu'une chose: qu'il me largue pour "aller faire la pute".!

Et puis comme d'habitude: c'est lui qui est malheureux, c'est moi qui suis dure, c'est lui qui est mal, c'est lui qui est amoureux! LUI, LUI, LUI, LUI...

ET moi je suis crevée, crevée de passer mon temps à lui remonter le moral, crevée de passer mon temps à surveiller ce que je dis, la manière dont je le dis, ce que je fais, ou qui je vois, de sélectionner ce que je peux ou ne peux pas lui raconter.

Et puis marre aussi qu'il parle de ses états d'âme à n'importe qui!
Parce que j'ai appris hier que, de toute façon, "certains pensent que tu as une double personnalité: "un coup gentille un coup méchante"'
Ben voyons, j'aimerais bien savoir à quelle sauce il m'a arrangé et auprès de qui, pour obtenir un tel consensus de pensées?

Fatiguée, fatiguée, fatiguée, un jour haut, un jour bas, marre de faire le yoyo.

Il adore me faire tourner bourrique, il aime ça me faire sortir de mes gonds, il le dit lui même "c'est trop facile de t'énerver". Peut-être mais...

Mais il est où le respect là-dedans? A s'amuser aux dépends de l'autre.
Il est où l'amour?
Pour moi l'Amour est sérénité mais je crois que nous en avons des visions diamétralement opposées!

Mon tas de cailloux

Loulou ne va pas bien!

Comment?

Encore?

Il y a une semaine, le trouvant étonnement calme, je lui ai demandé ce qui n'allait pas.

Rien fut sa réponse.Je suis juste bien. Pourquoi? J'ai pas le droit d'être juste heureux de passer la soirée avec ma petite femme?

Ben heu, faut dire que les jours où je lui demande si ça va et qu'il n'a pas au choix:
un caillou dans sa chaussure
sa voiture qui fait du bruit
sa femme qui lui a fait un sale coup
son fils qui a fait une connerie
son collègue qui lui a fait une réflexion
ou simplement le cerveau qui se pose des questions nous concernant (dans 99% des cas) sont des cas exceptionnels.

Je lui en ai même fait la réflexion, en pure bélier, la langue qui s'agite plus vite que la jugeote.

Rajoutant que j'allais marquer ce jour, d'une pierre blanche car les jours avec se faisaient de plus en plus rares. Que franchement, cela devenait usant, qu'il y ait toujours quelque chose qui ne va pas, que j'en avais un peu assez de mon tas de galets.

Et aujourd'hui, bien sûr comme il est en congé et qu'il n'a que ça à foutre faire, il a le cerveau qui travaille. Et, encore, dans la zone rouge des 99%: notre couple, son présent, son passé, son avenir blablabla...

Mais, en fait, c'est de ma faute aussi (ben voyons) puisque je suis en déplacement, pile au moment où il avait envie de me voir LUI, où il a besoin de moi, LUI.

Et encore une pierre noire, j'en ai vraiment marre de mon tas de cailloux.

La chanson parle de forçat de l'amour mais franchement, là, je fatigue à force de tenter de venir à bout de ma caillasse!

Tabous?

Existe-t-il des tabous dans notre petit monde, dans notre petit paradis blogosphèrique?

Au fil des blogs, on découvre la violence, le sexe, l'amour, la colère, la perversion, la tendresse, l'indignation, la douceur, la solicitude, l'amitié...

Et pourtant, je suis tombé une fois de plus cette nuit sur 1 blog intitulé "la gauche du...." (je ne ferais pas de pub!) et je me suis aperçu, une fois de plus (je me répète là!), que personne n'y laisse de commentaires, moi encore moins que les autres.

Par idéologie personnelle, je ne parle jamais politique, jamais religion. Mon ex (paix à son souvenir), s'en était irrité, pensant que je ne lui faisais pas assez confiance pour lui faire part de mes idées. Cela avait d'ailleurs déclenché une drôle de discussion lors d'un repas dominical chez mes parents au moment du référendum sur l'Europe.

Mon père m'avait alors avoué, sans honte, qu'en 25 ans de mariage ils n'avaient jamais discuté politique et qu'il ne connaissait pas les opinions de ma mère sur l'Europe. Et celle-ci de claironner alors, toute fiérote, la réponse de son bulletin de l'après-midi! Stupeur de la part de mon père et diarrhée verbale de ma maman d'habitude si zen! Comme si elle avait toujours attendu que le sujet vienne enfin sur le tapis! Comme un manque!

Peut-être ai-je été formaté moi aussi?

En fait, je ne parle jamais ni politique, ni religion pour une raison qui  parait simple à mes yeux: le débat est stérile! Qu'un chrétien discute de sa religion avec un bouddhiste ne le convertira pas, chacun verra les divergences et les points communs à chaque religion mais cela ne changera en rien ses convictions, cela n'ébranlera (heureusement) en rien la foi de chacun en son dieu, en sa doctrine, en son ressenti!

  Il en est de même en politique, le côté venimeux en plus car là on touche à l'interprétation de chacun des événements qui l'entourent. Tout de suite, le terrain de vient plus glissant, le débat devient souvent houleux.

En plus je déteste les tiroirs, les étiquettes, les petites boîtes où il est si confortable de classer les gens, presque de les archiver comme des reliques, dans le formol de leurs idées, figés à jamais! Si confortable de cadrer, de cerner l'autre plutôt que de lui laisser la possibilité d'avancer, de se transformer, d'évoluer.

Alors bien sûre c'est seulement ma vision des choses, mon ressenti, cela ne m'empêche pas d'avoir une opinion. Par contre, je fais en sorte de ne pas me laisser entraîner dans ce type de discussion, même si je me doute que certains de mes actes que certaines de mes prises de position parlent d'eux même. Je ne veux pas me tupperweariser en me collant une banderole dans le dos et un couvercle bien hermétique sur le cerveau.

La seule chose qui me reste dans la peau, c'est ma Bretagne, ma famille, ma vie et c'est déjà un sacré challenge de fidélité! 

 

 

Au fond de ma caverne

Au fond de ma caverne, il y a un petit animal blessé qui lèche ses plaies en silence.

Au fond de ma caverne, il y a une boule de poils hirsute qui mord la main qui se tend.

Au fond de ma caverne, il y a une panthère aveugle qui avait oubliée l'odeur de la peur, l'odeur du sang et de la mise à mort.

Au fond de ma caverne, il y a seulement le reflet de la lune, le soleil s'est enfui.

Au fond de ma caverne, il y a le doute, la culpabilité, le mensonge qui tourbillonnent emportant avec eux toutes les certitudes.

Au fond de ma caverne, il n'y a plus de mots, plus de larmes, plus de rires, juste le silence.

Au fond de ma caverne, je me cherche à nouveau, entre départ et renaissance, entre lumière et ombre, entre culpabilité et joie, entre remords et soulagement...