La réponse tient en deux mots : tisane d’allaitement !
Invariablement fenouil et anis y flirtent à mon plus grand dam.
J’en suis au cinquième assortiment.
Lorsque pour son premier bébé on décide d’allaiter on s’en fait tout une histoire :
On suit les infos allaitement même si la prof est baba cool et sent la vieille chèvre (pour ne pas dire le bouc faisandé)
On va même jusqu’à investir dans les livres qui vont avec où on va parle de position rugby
On se renseigne sur les tire-laits pour trouver the Rolls-Royce au moindre coût qui fait même pas mal et fait de vous une laitière de compétition
On épluche les comparatifs sur les coussinets absorbants pour finalement commander en Angleterre celui cousu-main avec des plantes médicinales qui vous fera sentir le bouquet garni à 100 mètres
On psychote sur les crèmes spécial seins en détresse et toutes les affections médicales possibles type mammite et autre gerçure purulente..
Bref on se constitue une valise de survie digne de Dr House.
Forcément avec tout ça sous la main, on est persuadée que si si on a des fuites de lait au 5ème mois de grossesse d’où l’obligation de se coller des trucs soi-disant en coton douceur dans le soutien-gorge en plein mois de juillet ce qui en plus d’être complètement idiot vous fait atrocement transpirer du bonnet.
Au 8ème mois on se prend pour Samantha Fox et on déclare partout que ça y est on fait une montée de lait.
On écume les rayons lingerie femme enceinte en se disant que ce n’est pas possible, d’après nos calculs, on va dépasser le 115 F et qu’il faut commencer à coudre soi-même son paquetage spécial tétée.
On paye une fortune le moindre bout de tissu spécial allaitement qui s’ouvre d’une seule main, au cas où on en perdrait une lors de l’accouchement sans doute.
Et puis ça y est enfin on accouche, il était temps d’ailleurs car le dernier mois on vous l’avait pas dit mais c’est 3 kilos par semaine qu’on prend alors vos 15 jours d’avance vous les bénissez un peu même si ça bouleverse votre timing.
Viens la première tétée, comme vous êtes championne du monde es allaitement forcément vous braquez un peu les infirmières qui vous laissent vous et vos mamelons en tête-à-tête avec votre petite tête pas encore blonde mais dotée déjà d’un féroce appétit.
Les premiers jours j’ai surnommé mon fils « ma petite tortue » pas que j’aime particulièrement cet animal mais il s’avère que mon fils n’avait pas une bouche mais un bec et qui pinçait fort.
Son père me sermonnait sur ce petit nom jusqu’à ce qu’il laisse nonchalamment trainer un doigt dans la bouche de bébé et se fasse happer, j’ai hautement apprécié le regard de commisération qu’il a lancé à mes tétons en berne.
Et puis vient le 3ème jour ou plutôt la 30ème heure dans mon cas et la montée de lait.
Vindiou même dans mes rêves les plus fous je ne m’étais visualisé avec une telle paire d’obus.
Sauf que, coup de chapeau à Samantha Fox, en plus d’être encombrants et durs, ils étaient super douloureux.
Là vous sortez en urgence votre kit de survie et vous essayez les massages du manuel et … rien.
Vous finissez par demander de l’aide à une sage-femme, une jeune en plus :
« Nan ce n’est pas la montée de lait vous êtes que au 2ème jour »
(gnark j’ai accouché vendredi on est dimanche qsdfffgthe)
« Montrez-moi comment vous faites ? »
Démonstration
« Forcément vous vous y prenez mal »
« Ben montrez-moi alors »
« Ah non alors moi je vous touche pas »
(pourtant je ne sens pas le bouc, je sors même de la douche y a que l’eau froide qui calme mes montgolfières)
Re-démonstration
« Forcément vous êtes trop tendre avec vous-même ! »
« Mais si je suis moins tendre là franchement je me tranche un sein »
« Ah ben en plus si vous le prenez comme ça … »
Et elle est sortie de la chambre pendant que je me mettais à pleurer.
Heureusement sa remplaçante de 14h était une perle qui m’a donné des sacs réfrigérés, une crème parce que j’avais les seins en sang et envoyer mon homme faire le tour des pharmacies de garde le dimanche pour me trouver des bout de sein en silicone afin que notre loupiot arrête de confondre mamelon et chewing-gum.
Et puis vient le retour à la maison et la chute vertigineuse des hormones et les tétées toutes les 2 heures qui vous laissent exsangue.
Mais comme vous êtes une passionaria de l’allaitement et ben vous serrez les dents en jurant que non aucune boîte de lait en poudre ne passera le seuil de votre maison.
C’est là que commence le délire Ricard.
Car pour pouvoir tenir votre rôle de milk bar et bien la volonté ne suffit pas toujours alors vous faites des réserves de tisanes d’allaitement
Les constantes : le fenouil et l’anis.
Faut-il qu’on aime nos bébés pour s’infliger de telles purges.
En dehors du goût infâme il y a un deuxième effet kiss cool insoupçonné : le parfum.
Parce que, à raison de 3 tasses de la mixture par jour, votre corps s’imprègne.
J’avais lu qu’en Egypte ancienne les femmes buvaient des infusions de jasmin afin d’exhaler un parfum de peau suave pour leurs amants.
Alors, lorsque comme moi on déteste l’anis, il faut supporter de transpirer l'anisette.
Même les cheveux ont l’odeur des apéros du Sud sous les platanes, si encore il y avait le chant des cigales mais en plein mois de janvier en Bretagne c’est plutôt le chant des averses sur les carreaux.
Et 15 jours après avoir accouché vous ne ressemblez toujours pas à la fille de la pub Pacific.
Vous pouvez vous asperger de parfum, bon marché ou hors de prix, prendre 3 douches par jour (ce qui est une gageure lorsque une seule sans bébé devient un luxe), rien n’y fait, vous êtes une mominette géante, une ambassadrice anisette sans T-shirt jaune.
Ajouter à l’odeur, le cheveu en berne (vive la chute d’hormones), les valises sous les yeux et la démarche peu assurée (on ne passe pas du mode pingouin au déhanchement sur stilleto en 2 semaines) et vous passez pour l’alcoolo du quartier.
Heureusement il y a la poussette !
Le sacro-saint accessoire qui permet de clouer le bec aux mauvaises langues.
Grâce à elle vous pouvez sortir en jogging, pas maquillée, limite pitbull en goguette, on vous pardonne tout au nom du club des anciennes jeunes mamans qui elles aussi en ont bavé les premiers mois.
Et puis bébé grandit, fait ses nuits, faits ses dents aussi mais reste cette insoutenable odeur d’anisette.
Je crois que je marquerais la fin de l’allaitement par un moment fort pour moi : aller acheter un parfum qui sente divinement bon afin d’effacer définitivement de ma mémoire olfactive les remugles ricardisés.
Et ben ! J'ai eu de la chance lol Trois grossesses et pas le lait, ni tous les inconvénients qui vont avec.. Des bises
Rédigé par : Irene | 18 avril 2012 à 19:37
N'ayant pas d'enfant je ne sens le Ricard que l'été à l'apéro, nan je déconne. Ici ce sont des gouttes anti-tussives qui sentent le Ricard à 100 mètres... et alors que tu aboies comme un chien de chasse, tes voisins se disent: "avec la toux qu'elle trimbale, elle ne devrait pas boire..." :-) Bisous, je rattrape doucement mon retard de lecture.
Rédigé par : Solune | 18 avril 2012 à 10:55
Incroyable épopée, je n'avais pas vu l'allaitement sous cette angle.
J'aurai certainement eu plus de lait à l'époque. J'en ai pleuré quand j'ai arrêté d'allaiter, enfin 3 mois pour la première, 5 mois pour le deuxième ; de beaux souvenirs. Plus de lait, mes enfants eux pleuraient de faim ;)))
bisous, Béa
Rédigé par : Béa de graphologie 17 | 18 avril 2012 à 10:19
J' adore et je rajouterai le bonheur des pics de croissance ... où ton adorable bébé qui ne te laisse déjà que peu dormir la nuit devient un monstre sans cesse affamé qui même la journée quand il dormait un peu ne dort plus et hurle dès qu'il n'a plus ton sein dans la bouche. Je me souviens du pic croissance à 15 jours où j'ai passé mon week end sur le canapé avec bébé au sein ... limite je ne pouvais pas aller au toilette. Mais au combien je suis nostalgique de ces moments où mon ptit loup s'endormait rassasié sur moi après la tétée .... bises ma belle
Rédigé par : moutardegirl | 18 avril 2012 à 10:12
hé bien, bravo !
C'est une odeur que je n'aurais pas pu supporter ;) mais j'ai ri tellement tu le dis bien !
bise
Rédigé par : cecile | 18 avril 2012 à 10:11