Suite à la note de Lib et pour rejoindre le club de Passage.
Le parfum du fantasme, le parfum du souvenir et si cela n'avait été qu'un rêve...
Idiote! Idiote et fébrile, voilà ce que je suis! Je sais, je sens la tension qui monte en moi, j'ai 15 ans d'un seul coup, les yeux fièvreux, les mains moites, le coeur à la chamade.
Ce n'est qu'un verre, ce n'est qu'un verre, ce n'est qu'un verre.... peut-être, en le répétant arriverais-je à me persuader? Non, je ne suis pas troublée par ce grand brun que je vais retrouver dans quelques minutes. Non, je ne me suis pas fait la peau douce, le cheveux soyeux et le regard charbonneux pour LUI. Non, c'est juste pour moi n'est ce pas?
Je suis grande, je suis forte, je ne me laisserais pas embarquer dans quoique ce soit avec ce joli marin. C'est juste un verre, c'est juste un verre, c'est juste un verre... Alors pourquoi est-ce que je me fais plaisir en sortant toutes les dentelles et les voiles du tiroir?
Pourquoi suis-je en train de me demander ce qui pourrait lui plaire alors que ce n'est qu'un ami! N'est ce pas? Bas ou collant? Mini-jupe ou décolleté? Collier rouge ou perles? Rouge à lèvres ou encore mascara? Noir, blanc, rouge, rose? String, shorty.... ou rien?
Tuuut, tuuut, tuut! La sonnerie du portable, je claudique jusqu'à lui, jusqu'à LUI.
Il est là dans 10 minutes, il s'est perdu et moi aussi je suis perdue! Je saute dans mon tailleur de la veille, tant pis: jupe au genoux ultra moulante et fendue de chaque côté sur les cuisses, petit chemisier noir seconde peau au décolleté coeur et veste noire que je pose sur le canapé. Vite, vite, je suis pieds nus et déjà IL sonne.
Tant pis j'ouvre! Et me fige! Il est superbe, comme d'habitude mon Corto. Petit jean moulant (je sais d'avance que je vais mater ses fesses dès la porte fermée), chemise blanche impeccable et légèrement entre-ouverte, chaussures de ville noires cirées et barbe de 3 jours, on est en escale ou on ne l'est pas...
L'air est lourd, je sens son parfum déjà alors que nous nous observons, moi mes chaussures à la main et lui un bouquet dans les siennes.
Il se penche, frôle ma joue de sa barbe douce et je m'immerge dans son odeur d'homme. C'est l'odeur que j'aimerais trouver le matin dans mes draps, dans mes bras, dans ma salle de bain, celle qui dit "attention il y a un mâle à l'horizon".
"Tu sens drôlement bon" me dit-il. Et là je bafouille bien sûr lamentablement "c'est gentil merci", je ne me souviens même plus à cet instant si j'ai mis du parfum... ou pas.
Il entre dans la cuisine et je ne peux m'empêcher de suivre ses fesses du regard. Ca roule et tangue sous le jean, il n'y a qu'à tendre la main.... respire, respire, tu te souviens ce n'est qu'un ami.
"Tu t'es perdu?" zut ça il me l'a déjà dit.
"Tu sais depuis Tahiti..." c'était il y a 6 mois ça; lorsque j'étais encore en colocation avec Ex.
"J'aime beaucoup ton changement de déco", il évolue dans la cuisine, passe le sas, pénètre dans le salon et se retourne. "J'aime aussi beaucoup tes chaussures" Rhaaaa, ce sourire! Il découvre de petites dents de loup et moi je me découvre avec encore les chaussures à la main!
Idiote, idiote, idiote! "Je suis presque prête, j'en ai pour 2 minutes, tu veux un café en attendant?"
Idiote, idiote, idiote, il est 20h et tu lui proposes un café.
"Si tu veux...enfin si tu as le temps, ma soirée est à toi" et ce petit sourire à nouveau qui me chavire. Je dois être rouge comme une écrevisse, je sens que j'ai les oreilles en feu et les jambes en guimauve. Je me sauve, les talons rouge à la main que j'enfile à la hâte.
Tasses, cuillères, café soluble, bouilloire. Je relève la tête, "tu veux du sucre?"
Il est là, dans mon dos, je sens son souffle dans mon cou. Il pose sa main sur la mienne tendue vers la boîte à sucre. "Sans sucre pour moi" susurre-t-il à mon oreille. Je reste figée, le coeur à 100 à l'heure. Son bras enrobe ma taille, ses lèvres se posent sur ma nuque, il me tourne doucement vers lui, "veux-tu être mon sucre?" me demande-t-il tendrement avec ses grands yeux bruns aux cils si longs, son regard chaud et vibrant planté dans le mien.
Ses lèvres sont douces, tendres, expertes et calines sur les miennes. Je sens mes mains qui se nouent à son cou, les siennes viennent de trouver mes hanches. Elles glissent autonomes alors que je perd pied.
Sa main passe puis s'arrête sur mon sein dont je sens le mamelon pointer sous l'étoffe, il le caresse du plat de la main. Je ne suis plus que ce petit morceau de chair qu'il vient de découvrir et qu'il fait rouler sous ses doigts. Ses lèvres ont quittées les miennes, je les sens qui descendent le long de mon cou, tandis que sa main libre remonte sous ma jupe.
Je caresse sa nuque, passe les mains sous sa chemise, effleure ses épaules et ses lèvres qui descendent toujours plus bas.Je sens la table dans mon dos qui me scie les reins et son corps qui descend toujours le long du mien.
Ses mains sur mes cuisses, mes doigts dans ses cheveux bouclés, ses lèvres qui remontent de mon genou comme autant de papillons à la lisière de ma jarretière tandis que ses doigts se sont glissés dans les attaches de mon string. Il tire enfin sur les rubans, dénouant ainsi ce fragile assemblage.
Je ne suis plus qu'un fruit ouvert sous ses baisers, un abricot lisse et tendre qu'il dévore doucement tandis que de ma gorge s'échappe un ronronnement amplifié par mes yeux fermés.
Il remonte enfin, le regard fièvreux et prends ma bouche comme l'on reprends sa respiration. Mes doigts courts sur les boutons de sa chemise, caressent son torse, son ventre si dur, trouvent enfin son ceinturon que je dégraffe à la sauvage, en urgence.
Je suis nue, la jupe à la taille habillée de mes bas, mon chemisier de soie noire n'est plus qu'un souvenir à terre. Il me renverse d'une main sur la table tandis que l'autre soulève mes reins et il me pose ainsi en équilibre face à lui. Sa langue reprends son escapade de ma bouche à mes seins, à mon ventre, à mes hanches qu'il mordille avant de replonger au coeur de ma fleur. Sa tête roule sous mes mains tandis que les siennes s'arriment à mes hanches, j'aperçois au loin mes talons hauts posés sur ses épaules.
Il se redresse enfin et je sens son désir venir saluer le mien. Il est en moi, il est à moi, nous sommes Un. Ses hanches bougent au rythme des miennes tandis qu'il cherche au fond de mes yeux de quoi se raccrocher à la réalité. Il n'y a plus de réalité, juste Lui en moi, cette impression de plénitude, ce désir,
ce plaisir qu'il accentue encore en mordillant mon cou. Je sens son sexe buté au fond de mon ventre tandis que ces mains soulèvent mes fesses pour me ficher encore plus étroitement à lui.
Je suis... je suis... je ne suis plus rien, je ne suis que cette vague qui m'emporte, que ce râle qui émane de ma gorge tandis que ma tête se renverse en arrière pour hurler mon plaisir, que mon corps qui s'ouvre à lui, ses mains qui se crispent sur mes hanches tandis que je le sens vibrer en moi à l'unisson.
Sa bouche cherche la mienne tandis que ses bras s'enroulent autour de mon corps.
Il pose sa tête sur mon épaule, dans mon cou et me serre ainsi contre lui comme on s'accroche à une bouée de sauvetage. Je découvre ses yeux perdus d'enfant oublié.
"Merci", voilà ce qu'il murmure à mon oreille lorsqu'il me redresse tout contre lui pour m'assoire à nouveau sur le bord de la table.
Il se penche, attrappe à terre mon chemisier et le fait glisser sur mes épaules, il redescend ma jupe, caressant au passage la lisière de mon bas d'un doigt songueur.
Il ramasse son bouquet ayant roulé à terre depuis la table et le pose près de moi avec mon string noir. Tableau de pétales et de voile presque absurde. Me prends une dernière fois dans ses bras, instant de douceur.
"Je t'emmène danser" dit-il reboutonnant sa chemise, bouclant son ceinturon.
Je recevrais plus tard, bien plus tard dans la nuit ce texto: "Pour de tels moments avec toi, je ne serais jamais surbooké. Merci pour ta douceur et ton intensité, ça me réconcilie avec le plaisir. Fais de beaux rêves"
Peut-on fantasmer un texto?
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