Oui, ras le bol, marre, marre, marre et pourtant il faut que j'avance, je sais, je sens que je finirais par resurgir des vagues, assez d'être ainsi.
Pour résumer (et si vous arrivez à suivre Mon Melrose Place personnel), suite à mon immobilisation (orteil fracturé) j'ai développé une double phlébite. Ca fait mal et c'est dangereux.
Verdict du phlébologue:
- Je dois arrêter tout de suite ma pilule. Soit 3 mois sans pilule, le temps du traitement par anti-coagulants (chouette: piqures et cachets) puis changement de marque.
- Du coup, obligation aussi d'arrêter absolument la cigarette. Là, ça va être super dur dans ce contexte d'inactivité et de soucis.
- Un arrêt maladie rallongé et donc un salaire toujours diminué de 50% et la procédure d'assurance de mon propriétaire qui est super lente à se mettre en route.
- De plus, il faudra voir à long terme, si je pourrais continuer à travailler ensuite 12 heures par jour debout. Donc certainement retour au boulot en mi-temps thérapeuthique ou aménagement de poste ou (imaginons le pire) licenciement pour incapacité.
Au moment de cette annonce par le phlébologue, je me suis dis c'est la catastrophe. J'ai tout de suite pensé à Loulou et à sa réaction. Oui je sais je suis conditionnée!
Et puis, j'ai pensé à ce que cela induit d'arrêter la pilule.
J'aurais tellement voulu l'arrêter pour de bonnes raisons, pour une bonne raison: désirer un enfant.
Mais je ne suis pas avec la bonne personne pour cela et le temps fait tic-tac et le mur se rapproche, mon couple fonce droit dedans.
L'idée aussi de ne peut-être plus être considérée comme apte à mon poste.Je sais que je prévoyais de ne pas rester dans ce milieu professionnel mais encore une fois c'est une décision, un choix qui risque de m'échapper.
Cela par obligation médicale, parce que mon corps me trahit lui aussi.
Et puis, le rendez-vous chez le médecin,que je vois seulement pour la deuxième fois de ma vie, pour mettre en place l'arrêt du tabac. Ce médecin inconnu qui me demande si je dors mal, s'il m'arrive de pleurer souvent quand je suis seule, si j'ai des pensées noires...
Ca aussi ça fait mal, qu'un inconnu vous perçe à jour ainsi.
Même si vous me direz en ce moment j'ai l'impression d'accumuler les raisons de pleurer: douleur physique, retour chez mes parents, soucis et incertitude financière, démarches administratives lourdes (Sécu, assurance proprio, assurance perso) et en plus le fioul à 0 pour la chaudière parce que il y a un problème dans le Morbihan.
Ca c'est encore un souci de plus: 500 litres consommés en 1 mois, il y a comme un souci mais je suis maintenant à 120 kilomètres de mes radiateurs et je ne veux pas sortir 400 euros de fioul en pariant sur l'avenir, alors que mon proprio chauffe sa partie de la maison sur mon compte. Alors pas de fioul, pas de chauffage, en mon absence, c'est à dire jusqu'au 25 février à vue de nez!
Et toujours Loulou qui voudrait que je m'occupe de lui. Arrrrghhh!
Je le lui ai d'ailleurs dit, vendredi, quand il a débarqué, s'est imposé, à l'improviste chez mes parents. Oh, il avait laissé un message sur mon portable.
Pile à l'heure où il savait que je serait injoignable, puisque en rendez-vous à l'hôpital pour voir l'orthopédiste.
Et surtout, il m'a reproché de ne pas m'être occupé de lui de la soirée car, en effet, je faisais les différents courriers et points sur mes dossiers avec les nouveaux éléments médicaux au lieux de le couvrir de câlins.
Je lui ai dit que mon souci premier, c'était d'être prolongée dans mon arrêt maladie donc toujours 50% de salaire qui tombe avec la Sécu (je ne connais pas encore les délais).
Que ma préoccupation est de ne pas savoir si les conséquences des phlébites seront une incapacité médicale à mon poste ou pas.
Que j'ai hâte, j'ai hâte que tout cela avance. Que les assurances se mettent enfin en route, que je n'ai plus l'impression de mouliner dans le vide.
En clair, que mes incertitudes et mes angoisses passaient au premier plan à mes yeux, loin devant ses besoins ou ses envies de tendresse.
Et puis Loulou a enfin compris que je ne voulais plus entendre parler de ses problèmes, que j'avais atteint mes limites, que je ne pouvais plus faire face.
Du coup, il essaye de faire face seul mais reste cantonné dans son rôle de Rémi Sans Famille comme d'habitude.
Par exemple, il a décidé de dormir chez moi en mon absence, alors qu'il n'y aura pas de chauffage ni d'eau chaude!
N'importe quoi! Tout ça pour me persuader qu'il préfère être seul chez moi par -2 degrés plutôt qu'au chaud chez son ex-femme.
Mais je ne ferais pas remettre de fioul! Je rentre chez moi aux alentours du 25 février et je n'en ferais pas livrer d'ici-là, qu'il y vive ou pas!
Je refuse de sortir cet argent, alors qu'il pourrait me manquer pour des choses aussi essentielles que mon loyer ou mon assurance voiture début février.
Et je refuse de demander une aide financière à mes parents pour satisfaire aux caprices de Loulou, c'est déjà assez dur d'avoir dû reconnaître que je ne pouvais rester seule chez moi.
Chez son ex-femme, il est au chaud et peut manger avec ses enfants, chez moi il n'y a pas d'eau chaude, pas de chauffage et pas de réserve puisque je n'avait pas refait de courses ne pouvant pas conduire!
Donc, il ne mangera pas et aura froid, Rémi Sans Famille je vous dis, ne manque que le petit singe!
Pour l'instant, je n'ai qu'une idée en tête : dormir, dormir, dormir pour ne plus penser, pour ne plus avoir mal, pour ne plus me contenir.
Dans moins de 2 mois, j'ai 32 ans et franchement ça me fout les boules, ça me déprime.
32 ans, pas de maison à moi, pas de compagnon, pas de projet d'avenir à deux, pas de perspective professionnelle à part celle de garder mon placard doré.
Ce qui me fait mal aussi, c'est de voir mon corps se dégrader, surtout mon visage, j'ai pris 10 ans en 6 mois.
Causes?
Les soucis, toujours les mêmes, me demander chaque matin qu'est ce qu'il va encore arriver à Loulou ou qu'est ce qu'il va encore trouver à me reprocher ou qu'est ce qu'il va encore trouver pour me gacher la journée ou la soirée!
J'en ai franchement assez de me coucher invariablement , depuis 6 mois au moins, sans m'enthousiasmer pour le lendemain, sans l'espoir d'une meilleure journée.
Marre de vivre ainsi depuis 6 mois, vivre à court terme.
Marre de perdre la notion du temps, des jours de la semaine.
Marre de ne plus réussir à me créer des points de répères dans le futur, de ne plus réussir à me projeter.
Oh, pas grand chose, juste fixer des rendez-vous chez le dentiste, chez le coiffeur, pour aller prendre un café avec une copine ou juste plannifier des courses.
Oui, bien sûr, je profite de coiffeur sans rendez-vous et je fais les courses quand bon me semble mais en fait c'est faux!
Je vais chez le coiffeur quand je ne me supporte plus et que cela me permet de fuir la maison et donc Loulou en prétendant le faire pour lui, pour m'entretenir, pour être belle à ses yeux.
Et les courses, j'attends la dernière minute, quand je ne peux plus faire autrement (plus de papier, plus de sucre...) et sans faire de liste puisque j'ai perdu le plaisir de faire les courses, de cogiter des petits plats, d'avoir la satisfaction d'avoir des placards remplis.
Tout ça, en fait, parce que je me sens obligée de faire les courses en fonction de Loulou sous peine d'avoir encore le droit à un déluge de reproches.
Reproches comme quoi je ne pense jamais à lui, à ce qu'il aime, que je ne suis qu'une égoïste...
En fait, je vis comme une contrainte de devoir dépenser le double d'argent pour des aliments que je ne mange pas (quenelles, pizza surgelé, charcuterie...) ou que je ne bois pas (whisky, bière, coca..).
Surtout que ce ne sont à mes yeux que des solutions de facilités pour lui, des solutions de revanche quand je ne veux pas déroger à mon régime anti-cholestérol.
Je perds même ça, l'envie de manger de bonnes choses, moi qui ai toujours été gourmande. Heureusement, ça me revient un peu ici, chez ma Mamounette, car elle veut bien qu'on s'essaye ensemble à quelques recettes de mon cru.
2008, année de tous les changements, ça s'annonce comme un mal pour un bien.
J'essaye de rester optimiste dans
mes moments les plus noirs en me disant que ça me poussera à changer de
boulot, d'appartement, de vie.
Que par la force des choses, ça va bouger, en dépit de la faiblesse de ma volonté ou de ma lâcheté face à Loulou.
De toute façon, il faut que ça bouge, je ne peux pas rester comme ça, à me regarder m'enfoncer dans des sables mouvants sans réagir.
Princesse Korrigane,
J'ai cueilli aujourd'hui la clef pour entrer en ta demeure , je l'ai glissé dans mon sac secret et me voilà en visite.
Je suis chagrinée de ce qui t'arrive.
Moi-même, en ce moment, et ce depuis plusieurs mois, je suis également en arrêt de travail pour maladie professionnelle, les soucis s'accumulent car les administrations (secu, etc) sont injustes et bornées...
J'espère une accalmie, à défaut d'une amélioration, et que la lumière rejaillisse.
Peut-être t'en parlerai-je plus longuement une autre fois, si tu veux, mais il est vrai que parfois je ne trouve plus la force d'expliquer ma situation.
J'espère de tout coeur que les choses iront dans le sens où tu peux le souhaiter, que tu gares au fond de toi la force nécessaire pour lutter.
Je t'envoie de douces pensées.
Voilà pour ce soir.
Je reviendrai te voir et lire tes autres messages.
Rédigé par : aquarelle | 30 janvier 2008 à 21:03
Ben mon vieux, c'est pas la joie !!!
Pour ton Loulou, tu te prends trop la tête. Si il veut aller chez toi eh bien qu'il y aille ! Il pourrait aussi peut être remplir la cuve de fioul et le frigo au passage, non ? Et te faire un peu de ménage aussi. Comme ça quand tu rentreras ce sera tout propre, tout chaud, et il y aura un bon petit plat qui mijotera. Non ? Alors vire le, ce parasite.
T'es vraiment trop bonne.
Rédigé par : marie lo | 30 janvier 2008 à 13:26
Phlébite... Et touutes les contraintes qui s'ensuivent... Manquait plus que ça!
Dis, ton Loulou, il peut pas participer, aussi, aux dépenses ménagères?! Je trouve ça gonflé, quand même! Logé-nourri à l'oeil, il trouverait même le moyen de réclamer ceci ou cela! Tu as bien raison de ne pas te préoccuper du fioul (ça aussi, ça manquait au palmarès!) avant ta revenue.
Pour en revenir à ta santé, je comprends ta déprime, quand le corps te lâche alors que tu es encore jeune. Comment ils disent? "Lâcher-prise". Mouais... facile à dire! ("ils" ont la cinquantaine, sûrement, et leur jeunesse derrière eux).
Bon, ce comm n'est pas très remonte-moral. Je reviendrai dans un moment plus optimiste. Promis.
Je pense bien à toi (pour ne pas dire autre chose...)
Bisous. Prends soin de toi.
Rédigé par : Hélianne | 29 janvier 2008 à 22:21
J'ai lu, la korrigane....je reviendrais commenter plus tard. Je t'embrasse très fort. juste, là, je comprends....
Rédigé par : symphonie2 | 29 janvier 2008 à 20:18