La première fois ne fut pas une première fois, j'avais 15 ans, 40 kilos, beaucoup de naïveté et c'était seulement mon deuxième petit ami. J'étais si fière de le montrer aux copines, presque comme un animal de foire, il était grand, baraqué,plutôt mignon, avait 5 ans de plus que moi et une voiture (waouhhh ça ça épatait les copines du collège). Il était surtout malade mais ça je ne le savais pas à l'époque.
J'ai longtemps cru que c'était ma faute, j'ai fait défiler les "t'avais qu'à pas", "fallait pas", "tu croyais quoi" avant de comprendre il y a 5 ans que c'était pas ma faute, que c'était lui le malade, que c'était lui le fautif, que c'était lui le grand, l'adulte responsable!
Je me disais que je n'aurais jamais dû m'isoler avec lui, que j'aurais dû crier, mordre,
griffer et puis j'ai compris sur le tard que cela n'aurait rien changer face à 90 kilos de perversion, face à un homme sourd à mes supplications, sourd à mes pleurs. Et puis je le croyais quand il me disait que personne ne voudrait croire que je n'était pas d'accord, que je ne me doutais pas, que c'était ma faute parce que je l'avais "allumé"!
Il n'a pas compris lorsque je l'ai largué comme on disait à l'époque.
Je ne supportais plus qu'il me touche, qu'on me touche! Il a alors lancé des rumeurs pour me discréditer, pour se protéger en fait je pense, pour que je ne puisse jamais dire... De toute façon, je ne le pouvais pas, je me sentais tellement fautive, tellement sale, tellement anormale de me sentir mal alors que toutes mes copines étaient fières de leur première fois!
J'avais du succès auprès des garçons, je papillonnais mais dès que cela dépassait
le stade des petits bisous je rompais et ne faisais finalement que renforcer la réputation d'allumeuse qu'il m'avait crée. Je paniquais, je fuyais, cela devenais un réflexe comme de la survie de m'éloigner d'eux, je rentrais dans ma carapace, je devenais transparente.
Cassée, lorsque j'ai réussi à être suffisamment en confiance, suffisamment amoureuse, je me suis aperçu que je me tétanisais, une vraie planche, je me forçais à garder les yeux ouverts pour me rendre compte que ce n'était pas Lui, que ça ne recommençais pas! Pendant des années mes relations corporelles (je ne parle même pas de sexe je ne savais pas ce que c'était) étaient une source d'angoisse!
Je me suis cachée alors derrière des masques, mon corps n'existait plus, je n'était
plus qu'un regard caché, je me protégeais en ne laissant à personne l'occasion de m'atteindre. Je préservais la seule chose qu'on ne pouvais me prendre de force, mon coeur, mon âme (je ne sais comment appeler cela) et surtout enfouir mon secret.
Je devins mordante, limite cinglante de manière à tenir les hommes le plus éloignés possible, jamais je ne m'impliquais dans une relation, jamais je ne me rendais vulnérable.
J'ai enchaîné les mauvaises rencontres comme si mon flair n'était pas encore assez développé: battue, volée, trompée, avilie et pourtant tout cela m'était presque indifférent, en dehors de la panique viscérale que déclenchait la violence.
Il a fallut que je rencontre mon ex pour apprendre que l'amour n'était pas qu'un sentiment, que c'était un ressenti aussi, une confiance
, une autorisation, un droit de baisser ma garde. Il a pris le temps de m'apprivoiser, de laisser mon corps s'habituer à lui. Il m'aimait tout simplement , avec mes peurs, mes paniques. Jamais il ne m'a posé de questions, je crois que les mots l'auraient blessés et je ne les ai pas prononcés parce que je l'aimais tellement que je ne supportais pas de le faire souffrir, de le salir lui aussi.
Aujourd'hui, je me bat pour ne plus me laisser submergé par cet instinct de survie qui me met en panique, je me bat pour ne plus laisser cette ombre obscurcir ma vie. Parce qu' Il n'a pas le droit de gagner...
http://ying-yang.typepad.fr/yingyang/2005/06/terreur.html et http://ying-yang.typepad.fr/yingyang/2005/07/petit_coeur_tro.html
Ton histoire ressemble à la mienne. Elle me touche beaucoup.
A bientôt
Rédigé par : florina | 06 août 2005 à 10:56
Ca me ressemble tellement ...J'ai fini par me débarasser de lui il y a 2 mois et cela durait depuis 6 ans
Holy
Rédigé par : Holy | 04 août 2005 à 18:53
Ta note m'a beaucoup touchée mais je ne savais pas quoi répondre à ce désarroi qui apparaît.
Finalement j'ai juste décidé de te mettre un petit commentaire pour te dire que j'admire ta force et que je t'embrasse.
oO°Miyax°Oo
Rédigé par : oO°Miyax°Oo | 04 août 2005 à 16:54
Merci
merci à ceux et celles qui ont poster, mailer, msner avec moi. Merci pour vos bras, merci pour vos larmes, merci pour vos espoirs, merci pour ce partage qui m'aident à sortir du placard. Si vous saviez combien cela m'a fait mal parfois de vous lire, j'aurais souhaité partagé avec vous plus de couleurs que de douleur mais le chemin est à ce prix. Nous avons toutes droit au bonheur, aujourd'hui je le sais grâce à vous aussi! Je serais là au rendez-vous pour celle qui se reconnaitra parce que l'on est plus fort ensemble!!! Bisous à toutes by Ying-Yang tne new iron lady
Rédigé par : YingYang | 04 août 2005 à 12:50
Ta force de vivre, tes couleurs te permettront de dépasser cette "première fois". Tu as déjà rencontré quelqu'un qui t'aimais comme tu étais, avec tes faiblesses. Il y en a d'autres qui t'accepteront comme telle. Avec qui tu pourras remiser dans un coin de ta mémoire cette page sombre.
J'ai rencontré mon "premier" il y a 2 ans. Il m'aime avec mes faiblesses et mes blocages. Je sais qu'il m'aidera à les surmonter pour connaître, moi aussi, ma "première fois". (chut!)
Bises chaleureuses.
Rédigé par : Hélianne | 04 août 2005 à 10:56
moi aussi ça me rappelle un peu des choses qui me sont arrivées.
Tu mérites le meilleur et je suis sûre que tu l' auras. Ton merveilleux univers en couleurs c' est toi qui te l' es construit parceque tu as la force et le don de chasser le côté sombre.
Je t' embrasse, fée Ying-yang.
Rédigé par : Fanny | 04 août 2005 à 10:12
Non, en effet, il n'a pas le droit de prendre le pas. J'espère qu'un jour tu aimeras aimer.
Je t'embrasse fort dans ces aveux.
Jen
Rédigé par : Jen | 04 août 2005 à 07:05
Ton histoire est aussi la mienne, je suis très émue.
Rédigé par : anne so | 04 août 2005 à 00:16